Municipales 2020 : A la Ravoire, « la crise que nous avons vécu conforte les idées de la liste EcoExistons »
Toujours en lice dans une triangulaire purement ravoirienne, Viviane Coquillaux qui porte la liste « Ecoexistons La Ravoire » garde l’espoir de remporter une élection municipale plutôt électrique sur sa commune. La crise sanitaire qui est passée par là, charriant son lot de préoccupations écologiques et solidaires, vient conforter le positionnement de sa liste et le programme qu’elle porte. Les résultats de listes citoyennes sur les communes alentour insufflent également une énergie communicative pour aborder ce second tour. Explications. 

Qualité de l’air et de vie, retour des éco-systèmes, fleurissement de la flore et joie de la faune, retour aux circuits courts alimentaires, le confinement et la crise sanitaire proprement dite, ont véritablement mis en lumière les nécessités écologiques portées depuis quelques années par les écologistes. D’abord une poignée, puis une centaine, puis des millions comme les résultats du dernier scrutin européen et l’émergence de collectifs tels que Youth for Climate, le militantisme écologiste s’est érigé en une réelle philosophie pour de nombreux citoyens. Cela suffira-t-il, a fortiori après la crise qui vient de secouer le monde, à faire basculer La Ravoire au vert ?
Viviane Coquillaux y croit, avec ses 30.09% de voix au premier tour et une équipe soudée. Ce n’est pas sa première campagne, mais jamais le contexte inédit qu’a traversé le pays et l’ensemble du globe n’aura autant donné de crédit aux idées qu’elle porte. « Le contexte d’après-crise a rendu évident les choix que nous portons », souligne-t-elle, « cela légitime notre programme, en termes d’équité, de réforme de la vie politique et de la notion de vivre-ensemble sur cette Terre. La période que nous venons de vivre est instructive à plus d’un titre, nous voyons que la réalité est amenée à être renouvelée, » explique la candidate.

Si en 2014, 1 000 voix la séparaient de son adversaire Patrick Mignola, élu au premier tour, au soir du 15 mars, seules 196 voix la séparent de son concurrent, arrivé en tête Alexandre Gennaro, et 37 du maire sortant Fréderic Bret. Ainsi, au vu de l’actualité, des scores d’autres listes « citoyennes » engagées pour plus de concertation et de « profondes convictions ancrées depuis longtemps et de valeurs »communes aux siennes, comme à Chambéry, Barberaz ou encore Le Bourget-du-Lac, Viviane Coquillaux a une carte à jouer, même si « les mouvements participatifs interrogent, suscitent de la méfiance et des interrogations La société est prête à ça, » estime-t-elle.

Conforter les points d’un programme dont les idées sont apparues incontournables durant la crise sanitaire

« Il est temps », « Non au retour à l’anormal », autant de mots ont fleuri durant le confinement sur les réseaux sociaux. Pour la tête de liste « éco-existons La Ravoire », une certitude a émergé de cette période « suspendue » : les citoyens sont d’accord à sortir des schémas politiques anciens. « Il faut passer d’une démocratie représentative à une démocratie participative, ne plus faire de chèque en blanc sans être consultés sur des sujets de fond. Le citoyen n’est pas là juste pour payer des impôts sans avoir son mot à dire. Il doit participer aux décisions, s’approprier les décisions ! » Il en est de même pour une prise de conscience collective, comme cela se voit dans les actes : le recours aux circuits courts alimentaires, les mesures en faveur du plan vélo, tant d’initiatives que prône sa famille politique depuis plusieurs années, sans être véritablement prise au sérieux. « Le principal, c’est que nos idées atteignent leur but, » relativise-t-elle, « où que l’on se trouve, tant que l’on fait avancer les choses. Nous avons le moral, nous nous disons que nous ne sommes pas à côté de la réalité. « 
Changer son programme ? Le conforter, le renforcer même sur des sujets apparus comme essentiels tels que la collaboration et la solidarité, en renforçant les propositions en faveur de la lutte contre les violences conjugales. Pour le reste, tout était déjà écrit, y compris le changement de mode de gouvernance, avec davantage de transparence sur les décisions prises par la majorité, à l’égard de l’ensemble des élus du conseil. Dans son programme, la candidate va même plus loin en proposant que la commission budget soit attribuée à un élu issu de la minorité « pour assurer une transparence totale, à l’instar de ce qui se fait à l’assemblée nationale : la présidence de la commission finances est confiée à un membre de l’opposition*. » Objectif affiché : accompagner les Ravoiriens dans un changement de comportement « ce que nous proposons est une autre culture encore plus ambitieuse, pour que les gens soient impliqués dans la vie de leur commune. » 

Une campagne mixant plusieurs modes de contact auprès des habitants

Le ring des réseaux sociaux, très peu pour elle : même si Viviane Coquillaux a pu parfois sortir de sa légendaire réserve par moments, elle le confesse, ce n’est pas dans sa nature de chercher le conflit. « C’est une question de crédibilité, néanmoins, que de montrer, qui plus est lorsqu’on est une femme, que l’on sait être ferme, quand bien même on est apaisé. »  Estimant que « Ecoexistons » n’avait pas été en ligne de mire des médias au sens général durant la campagne du 1er tour, la candidate ne souhaite pas que le second tour redémarre de la même manière, même si elle se reconnaît éloignée du star-system, Viviane Coquillaux ne veut pas non plus être oubliée.

Aussi, avec son équipe, a-t-elle mis au point un mix de plusieurs modes de campagne : des soirées sur invitations chez des colistiers, tant que les regroupements seront toujours cantonnés à 10 personnes maximum, des promenades à vélo dans la ville, par petits groupes de 4 ou 5 colistiers, pour aller à la rencontre des habitants, mais aussi par le biais d’un tract, distribué dans les boîtes aux lettres en début de semaine prochaine, avant une réunion publique prévue le 22 juin. (sous réserve des autorisations ministérielles, NDLR). « Il y aura aussi un facebook live, où nous aborderons les sujets de la solidarité post Covid l’avenir post-crise mais où nous reviendrons également sur la zone d’aménagement concertée de Valmar », détaille Viviane Coquillaux, « nous avons beaucoup travaillé ce sujet, afin d’apporter une vision plus claire des choses aux habitants, quant au projet : s’ils sont mal informés, des angoisses et des fausses informations peuvent émerger, et c’est une nécessité pour nous que tout soit très clair. » 

« Les minorités aussi peuvent avoir de bonnes idées, cela va de soi de laisser tout le monde s’exprimer »

Et c’est d’ailleurs ainsi qu’elle a vécu son confinement, continuant à travailler en petits groupes, préparant la profession de foi, relisant les comptes-rendus, mais aussi en se mettant au service de la municipalité, « ce qui est normal en tant qu’élue, de se mettre au service des habitants » précise-t-elle. « Nous avons fait connaître notre disponibilité au maire, et c’est ainsi que nous avons mis sous pli de masques pour les habitants, participé aux appels téléphoniques aux personnes âgées, nous avons accepté l’idée que la campagne était « finie » durant le confinement. » 
Sa place au conseil municipal, du côté des minorités, a permis à Viviane Coquillaux d’observer durant le mandat qui s’achève, et d’en tirer les enseignements pour bâtir son propre projet, s’interroger sur la majorité qu’elle souhaiterait incarner, à son tour. « C’est l’avantage d’être dans la minorité, analyse-t-elle, nous avons assisté à des choses qui étaient pour nous difficiles, voire inacceptables. La position d’élu de la minorité n’enlève pas pour autant la faculté d’être élu au même titre que les autres. Pendant la crise, nous n’avons pas pu nous exprimer dans la revue de la commune, et la demande d’accroître notre champ d’expression à plus de 600 caractères nous a été refusée. Cela fait réfléchir à ces questions de démocratie participative, les minorités aussi peuvent avoir de bonnes idées, Cela va de soi de laisser tout le monde s’exprimer. »
Très attachée aux conditions de travail des personnels, aux questions de mobilité et de traçabilité pour avoir exercé des fonctions d’encadrement dans un établissement scolaire, Viviane Coquillaux compte poursuivre son travail pour la commune avec pédagogie. Ce qu’elle compte mettre à l’oeuvre pour motiver les abstentionnistes du premier tour, afin de comprendre leurs motivations et, qui sait, les convaincre de se rendre aux urnes le 28 juin prochain « Ce qui se joue au second tour est un choix important, celui du respect de l’environnement, du développement durable, d’un lieu de vie convivial. La période que l’on a vécu légitime ce mode de pensée, » conclut-elle.
Les urnes diront leur vérité, d’ici une vingtaine de jours.

* En vertu de l’article 39 du règlement de l’Assemblée nationale, « ne peut être élu à la présidence de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire qu’un député appartenant à un groupe s’étant déclaré d’opposition » 

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